Deux lycéennes du lycée Lebrun témoignent

Publié le par blingblog

 

En novembre 2009, le lycée Lebrun a été bloqué pendant une semaine et demie. Cette décision de clore les portes de l’établissement a été votée à la majorité des lycéens présents à trois reprises.

La motivation des lycéens était la contestation de la réforme des lycées de Luc Chatel.

Nous, en tant que lycéens, contestions l’aspect purement économique de cette réforme. En effet il nous apparaît que la seule raison d’être de cette loi est de diminuer le coût de notre éducation et de celle des générations à venir par tous les moyens (par exemple en supprimant des postes de professeur).

De plus, il nous a été souvent rapporté que le mouvement de contestation lycéen était piloté par les enseignants.

Nous tenons à préciser que ces insinuations sont infondées et totalement fausses. D’ailleurs les professeurs ont été très peu réactifs pendant cette période.

Au fil des jours, voyant que notre mouvement ne menait nulle part, que nous n’avions presque aucun soutien et ne trouvant pas d’autres moyens de faire valoir notre inquiétude, nous avons décidé majoritairement de cesser la lutte. L’avenir nous dira si nous avions vu juste...

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J
<br /> Reculer pour mieux sauter : le gouvernement n'a rien abandonné en 2009 de ses projets de 2008 pour la réforme du lycée.<br /> <br /> Loin de toute considération pédagogique, l'objectif est le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux dans la fonction publique. Cela correspond dans l'Éducation Nationale à 80000 suppressions de<br /> postes d'ici 2012.<br /> La réforme s'articule autour de trois axes.<br /> <br /> Une réduction des horaires dédoublés.<br /> Un tronc commun en première où les pertes sèches sont les plus lourdes.<br /> (Cf le tableau du SNES en pièce jointe.)<br /> <br /> L'autonomie des établissements à raison d'un tiers des horaires professeurs.<br /> <br /> On se dirige vers une mise en concurrence entre les matières qui ont toutes légitimité à réclamer des dédoublements et entre les établissements. Plus un établissement comptera d'élèves en<br /> difficulté, plus la part de ses crédits affectés à la remédiation sera importante.<br /> Tout se passe comme ci le gouvernement appliquait les recommandations que l'OCDE avait édicté en 1996 :<br /> <br /> "On peut recommander de nombreuses mesures qui ne créent aucune difficulté politique. Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des investissements publics ou une diminution<br /> de fonctionnement ne comportent pas de risque politique. Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse.<br /> On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront<br /> violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des<br /> familles ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la<br /> population"<br /> <br /> Cette « réforme » est d'autant plus difficile à combattre qu'elle a été plus habilement présentée que la précédente. Certains usagers peuvent être séduits par les effets d'annonce<br /> rassurant : maintien des horaires élèves, passerelles et rééquilibrage entre les filières, accompagnement personnalisé...Plus c'est gros, plus ça passe : Les lobbies de l'European Round Table<br /> investissent massivement dans le nouvel eldorado du soutien scolaire. Leurs clients seront d'autant plus nombreux que les usagers seront moins bien servis par le service publique.<br /> Les syndicats, les associations type APMEP (les prof. de math), les collectifs « Sauvons les lettres », « Sauvons l'histoire », les personnels des établissements tirent la<br /> sonnette d'alarme et tentent d'effectuer un bilan comptable des pertes d'enseignement, matière par matière, classe par classe. On se rend compte que l'exercice est à la fois difficile puisqu'on ne<br /> peut pas présager des arbitrages qui seront faits au sein de chaque établissement et dangereux parce qu'il peut mener à la défense d'une discipline au dépens d'une autre. J'enseigne les<br /> mathématiques et je pense qu'il ne saurait être question d'enseigner correctement la géométrie, les études de fonctions, l'algorithmique sans utilisation des TICE et donc sans dédoublement. Ce<br /> n'est pas sérieux d'envisager quatre heures de math en première S. Que les premières L n'aient plus de mathématiques est plutôt inquiétant dans la mesure où certains d'entre eux seront professeurs<br /> des écoles et enseigneront les mathématiques. Mais chaque matière est touchée :  « la réforme CHATEL des lycées et l’avenir des SES et de la série ES : Une machine de guerre pour détruire<br /> l’enseignement de SES ". Peut-on lire sur le blog de médiapart qui publie l'analyse d'une enseignante de cette matière.<br /> <br /> Les lycéens de Lebrun ont bloqué le lycée pendant une semaine. Il semble que d'autres lycées s'engagent dans la lutte. Je ne sais pas si leur mouvement est bien mené et s'il sera efficace. Mais je<br /> n'ai de leçon à donner à personne en matière d'implication et d'efficacité dans les luttes. Et je ne veux surtout pas m 'associer à ceux qui traitent la contestation des jeunes comme un<br /> problème de délinquance.<br /> Pourra-t-on imposer une réelle démocratisation du lycée, avec des moyens à la hauteur des enjeux ?<br /> Je crois que pour pour y parvenir, il faut associer les usagers en dissipant le rideau de fumée autour de cette réforme et s'inscrire dans une lutte globale contre la RGPP: REGRESSION GENERALE DES<br /> POLITIQUES PUBLIQUES.<br /> « Le modèle social français est le pur produit du conseil national de la résistance. Il est grand temps de le réformer et le gouvernement s'y emploie. Les annonces successives des différentes<br /> réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale et de portées diverses. A y regarder de plus près, on constate une<br /> grande unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de se<br /> sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance »<br /> Denis Kessler (octobre 2007)<br /> <br /> Vouloir se défaire du modèle social du CNR, supprimer l'histoire en terminale scientifique, considérer les jeunes contestataires comme des délinquants, c'est une drôle de façon d'admirer Guy<br /> Moquet.<br /> <br /> Jp Poutrel enseignant du second degré<br /> <br /> <br />
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